Magie avec chevalet, pas pour enfants
Ce chevalet a pour but de faciliter la substitution d'une enveloppe. Il peut être avantageusement employé dans bon nombre d'expériences en art magique, et notamment dans le tour de magie de la carte déchirée et raccommodée.
Voici la description de ce petit appareil et la manière de le construire. La figure le représente avec ses dimensions indiquées. Il est à construire avec des réglettes en bois de six millimètres d'épaisseur.
Les deux montants A B et C D mesurent 21 centimètres de longueur. Leur écartement est de 19 centimètres à la base entre B et D, il est de 125 millimètres au sommet entre A et C, les mesures sont prises sur les côtés extérieurs des réglettes.
La traverse E H est formée de deux réglettes juxtaposées et collées ensemble. Elle a donc 12 millimètres d'épaisseur. Elle mesure 22 centimètres de longueur. Elle est vissée sur les montants A B et C D à 5 centimètres environ des extrémités B et D. C'est sur cette traverse qui fait saillie de 12 millimètres sur les deux montants que doit reposer un petit tableau dont il sera parlé plus loin.
A 35 millimètres des extrémités A et C est vissée ou clouée derrière les deux montants, une traverse L M qui mesure 135 millimètres de longueur. Elle fait saillie sur la face postérieure du chevalet. Une traverse N O, mesurant 165 millimètres est vissée ou clouée comme la traverse L M derrière les deux montants. Elle fait donc saillie sur la face postérieure. Les points d'attache N et O sont à 75 millimètres des extrémités B et D.
Enfin une traverse I K est emboîtée entre les deux montants. Elle ne fait saillie ni en avant ni en arrière. Elle doit être aussi rapprochée que possible de la traverse EH .
Au milieu de I K se dresse une petite pointe sans tête dont nous verrons l'utilité.
En résumé la traverse E H est fixée sur les deux montants; les réglettes L M et N O sont clouées par derrière et la réglette I est maintenue contre les deux montants au moyen de deux pointes qui traversent chaque montant. Elle ne fait saillie ni en avant ni en arrière.
Pour rendre la figure plus compréhensible de cet accessoire pour tour de magie la traverse I K a été un peu remontée. En réalité elle doit, titre presque en contact avec la traverse E
Il est utile pour le tour de magie expliqué de ce chevalet de donner 12 millimètres d'épaisseur à la traverse E H, comme nous l'avons dit plus haut, puisqu'elle est destinée à supporter le petit tableau et une enveloppe.
Un peu en avant des deux montants, sur la réglette E H, sont fixés deux petits taquets ou deux petits clous qui maintiennent le tableau contre les montants.
Aux points L et M des deux montants se dresse un petit clou sans tête, qui correspond à un trou ménagé à droite et à gauche du tableau. La position de ces clous est indiquée en A et B sur la figure 2.
Ce petit chevalet ne paraît nullement truqué et peut être donné à examiner pour essayé de découvrir le truc de magicien.
Il est maintenu incliné au moyen de deux réglettes ayant à peu près la longueur des montants A B et C D une extrémité de chacune d'elles est fixée au moyen d'un clou ou d'un petit écrou à mi-hauteur de L A et de M C. Elles sont réunies par deux traverses horizontales qui maintiennent l'écartement. Quand le chevalet est fermé ces deux réglettes viennent s'appliquer sur les côtés extérieurs des deux montants A B et C D.
Le tableau dont il est question plus haut a la forme d'un trapèze isocèle.
Les deux côtés non parallèles sont égaux. La base inférieure mesure 21 centimètres, la base supérieure 14 centimètres. La hauteur est également dé 14 centimètres. Il est en carton mince et recouvert de soie d'un noir mat. Sur la face postérieure on colle un morceau de papier blanc.
Aux points A et B sont pratiqués, à l'emporte-pièce, deux petits trous dans lesquels pénètrent les deux clous posés en L et M sur les montants du chevalet. Le tableau est ainsi fixé et ne peut glisser ni à droite ni à gauche, ni être entraîné en tirant par en haut. Il est maintenu à la base par les deux taquets ou les deux clous de la réglette E H, dont il est parlé plus haut.
Lorsque le tableau est en place, il repose sur cette traverse. Il est appuyé contre les deux montants A B et C D et contre la traverse I K. Entre la face postérieure du tableau et les deux traverses L M et M O, il y a un intervalle égal à l'épaisseur des réglettes A B et C D, soit 6 millimètres.
C'est dans cet espace que sera glissée une enveloppe moyen, format. Elle sera ainsi cachée par le tableau.
La figure indique la position de l'enveloppe avant la mise en place du tableau noir qui la masquera. Elle mesure 12 par 9 centimètres.
Elle repose sur la traverse I K. Elle est maintenue en arrière par les deux traverses L M et N O et en avant par le petit clou qui se dresse au milieu de I K.
Enfin le tableau, une fois mis en place, la maintiendra solidement. La position de ce tableau est indiquée par les lignes pointillées A E, E H, H C, C A.
Voici comment on opère pour effectuer la substitution de l'enveloppe dans laquelle on doit trouver la carte raccommodée pour apprendre un tour de magie.
Le magicien dait insérer dans une enveloppe petit format, de la dimension d'une carte à jouer, les morceaux de la carte déchirée. Cette enveloppe, après avoir été collée, est introduite dans une autre, moyen format (12X9) qui est elle-même insérée dans une enveloppe, grand format (15X12).
Avec un crayon rouge le magicien fait marquer la grande enveloppe sur les plis du verso et disposez-la sur le chevalet, le recto appuyé sur le tableau, le verso faisant face au public.
Dans ce tour de magie, le magicien annonce alors qu'il va procéder à la reconstitution de la carte déchirée.
Nous avons dit plus haut que, derrière le tableau, dans la coulisse du chevalet, a été glissée, avant la séance, une enveloppe moyen format (12X9). Elle contient une enveloppe petit format, dans laquelle a été insérée une carte identique à celle qui a été déchirée. Ces deux enveloppes sont semblables à celles dont il a été question plus haut.
Le magicien passe derrière la table qui supporte le chevalet, et appuie la main gauche sur un des montants de ce petit instrument, pour le maintenir.
Le magicien applique les quatre doigts de la main droite sur la grande enveloppe marquée au crayon rouge. Le pouce prend naturellement place derrière le tableau noir, sur l'enveloppe placée préalablement dans la coulisse du chevalet.
Faites glisser de bas en haut, sur le tableau, l'enveloppe visible, celle que les spectateurs ont sous les yeux et, en la tirant à vous, vous entraînez l'enveloppe invisible, celle qui est derrière le tableau.
Cette dernière, moyen format, est facilement masquée par l'enveloppe grand format, marquée au crayon rouge dans ce tour de magie facile.
La main gauche saisit le tout par le grand côté inférieur. Prenant, de la main droite, un coupe-papier à lame étroite, le magicien le glisse sous le pli de l'enveloppe marquée, qu'il coupe dans toute sa longueur.
Le magicien dépose le coupe-papier et plonge le pouce de la main droite dans l'enveloppe, mais au lieu d'en extraire l'enveloppe, moyen format, qu'elle contient, il entraîne avec les quatre doigts, la double enveloppe qui est derrière. L'illusion du tour de magie est telle qu'elle paraît sortir de l'enveloppe marquée.
La substitution est opérée, en spectacle pour enfants quelquefois le magicien se débarrasse de la grande enveloppe en la déposant sur une autre table et priez un des jeunes spectateurs d'ouvrir les deux autres enveloppes.
Dans la dernière, il trouve la carte raccommodée et partiellement reconstituée comme si on avait laissé un des morceaux dans les mains de la personne qui avait procédé à la lacération de la carte.
Nous avons voulu indiquer, par cet exemple, comment on procède à la substitution d'une enveloppe.
Le lecteur appréciera le parti qu'on peut tirer de ce petit instrument qu'on peut donner à examiner après l'expérience à laquelle on vient de procéder.
Il peut être utilisé pour des substitutions de cartes, pour le changement de couleur d'un foulard.